Inauguration de l’œuvre Candiac est née sous deux bonnes étoiles
Une toute nouvelle œuvre nommée Candiac est née sous deux bonnes étoiles a été inaugurée le jeudi 15 août au Centre Claude-Hébert. L’événement s’est déroulé en présence notamment du maire Normand Dyotte, de l’artiste Paul Abraham et du conseiller municipal Jean-Michel Roy.
Lors de cette inauguration, M. Dyotte et M. Abraham ont pris la parole avant de procéder à la coupure du ruban, officialisant ainsi l’installation de la murale.
De gauche à droite sur la photo : Normand Dyotte, maire de Candiac, Paul Abraham, artiste, et Jean-Michel Roy, conseiller municipal
Cette œuvre de 8 pieds par 4 pieds, imprimée en haute résolution sur un panneau d’aluminium par sublimation, est installée sur la façade du Centre Claude-Hébert. Celle-ci met en lumière deux figures importantes de l’histoire de Candiac : Hélène Sentenne et Jean Leman. Mais comment cette œuvre a-t-elle vu le jour ?
Passionné d’histoire, l’artiste M. Abraham travaille sur une série intitulée Les noms anonymes ou la banalité des gens connus basée sur des hommes et des femmes dont l’histoire singulière a marqué la région de la Montérégie où il réside désormais. Après avoir étudié l’arpenteur général du Bas-Canada, Joseph Bouchette (1774-1841), l’artiste a poursuivi son travail à Candiac en se concentrant sur Hélène Sentenne et Jean Leman. Curieux d’en apprendre davantage sur ce duo fondateur de la ville, Paul Abraham a mené des recherches qui l’ont inspiré dans la création de cette œuvre.
Candiac est née sous deux bonnes étoiles - L’histoire derrière l’œuvre
L’artiste a découvert de nombreux faits intéressants sur Hélène Sentenne et sur Jean Leman. À 45 ans, Jean Leman fut le tout premier maire de Candiac. En 1957, alors qu’il était président d’un consortium international d’investisseurs souhaitant bâtir une nouvelle ville sur la Rive-Sud, il fonda Candiac qu’il nomma en s’inspirant du château de Montcalm situé à Vestric-et-Candiac en France. Il conçut également les armoiries de la ville en combinant celles de sa famille ainsi que celles de Montcalm. Au moment de la fondation de la ville, Hélène Sentenne, âgée de 35 ans, fut quant à elle désignée secrétaire-trésorière pour assister le maire dans ses fonctions. Elle joua un rôle crucial dans la création de Candiac, partageant la vision de Jean Leman et participant activement au développement de la municipalité.
En explorant la généalogie de la famille Sentenne, M. Abraham a découvert qu’Hélène était l’aînée de huit filles et arrière-petite-nièce du curé Léon-Alfred Sentenne, grand mécène des arts responsable de la basilique Notre-Dame de Montréal pendant 25 ans et de la construction de la chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Cœur. Jean Leman avait lui aussi de qui tenir : son trisaïeul, Denis-Benjamin Papineau, était premier ministre du Canada, son bisaïeul, Jean-Louis Beaudry, était le 11e maire de Montréal, son grand-père maternel, Frédérique Liguori Béique, était fondateur de la Banque d’Hochelaga et sénateur, tandis que son père, Beaudry Leman, était le 3e maire de Shawinigan et président de la Banque Nationale. Il était donc entouré d’hommes très influents dans le monde des affaires et de la politique.
Jean Leman, né et ayant vécu à Outremont avant de s’établir à Candiac, était diplômé en génie et administration du Massachusetts Institute of Technology aux États-Unis. Homme très brillant, il aspirait à créer une ville ultramoderne axée sur la qualité de vie. Le curriculum d’Hélène Sentenne n’était pas moins impressionnant. Elle fut l’une des premières femmes, voire la première, à être nommée secrétaire-trésorière d’une ville au Québec. Originaire de Notre-Dame-de-Grâce, un autre quartier emblématique de Montréal, Hélène Sentenne partageait des valeurs similaires à celles de Jean-Leman.
En 1958, la première maison de Candiac fut vendue à un jeune couple pionnier, et à Noël, douze propriétaires rejoignirent la communauté. L’éclairage public moderne fut mis en fonction à 18 h le 24 décembre, comme promis, juste à temps pour savourer la dinde, un cadeau de bienvenue offert aux premiers habitants de Candiac par la secrétaire-trésorière pour célébrer Noël dans la nouvelle ville.
Hélène Sentenne, recrutée pour travailler sur le plan directeur de la municipalité en 1956, resta en poste jusqu’en 1988. Jean Leman, ayant commencé à travailler sur le projet de Candiac en 1953, démissionna en raison de sa maladie en novembre 1973, trois mois avant son décès le 10 février 1974. Ensemble, ils consacrèrent plus de 50 ans à Candiac, considérant la ville comme le projet de leur vie.
L’œuvre de Paul Abraham reflète cette histoire derrière la création de Candiac.
« L’histoire de Candiac est jeune, mais riche en réalisations depuis sa fondation en 1957. La ville a évolué et continue de se bâtir autour des valeurs de Jean Leman et d’Hélène Sentenne. Nous sommes heureux d’accueillir cette nouvelle œuvre d’art qui nous rappelle l’importance de notre culture et nous invite à nous souvenir des débuts de notre municipalité », a déclaré le maire Normand Dyotte.
Ces deux figures marquantes de l’histoire de Candiac, Mlle Hélène Sentenne, dont le nom est associé à la maison patrimoniale du parc André-J.-Côté, et Jean Leman, dont un boulevard et une école portent le nom, resteront à jamais gravées dans la mémoire de la ville et continueront d’inspirer.
Les citoyens sont invités à découvrir la murale qui leur rend hommage au Centre Claude-Hébert !
À propos de l’artiste Paul Abraham
Paul Abraham, créateur de l’œuvre Candiac est née sous deux bonnes étoiles, est un artiste multidisciplinaire qui pratique la peinture, la sculpture, la vidéo et l’imagerie 3D. Depuis sa tendre enfance, il est fasciné par le dessin, plus particulièrement par l’art de la bande dessinée. Diplômé en graphisme de l’École Duperré à Paris, il a poursuivi ses études à l’École nationale supérieure des arts décoratifs, puis a terminé son parcours scolaire à la School of Visual Art de New York. Il a ensuite débuté sa carrière en France comme directeur artistique et illustrateur et s’est par la suite installé en Martinique. En 1993, M. Abraham a finalement élu domicile à Montréal, où il a continué sa carrière de directeur artistique et de cinéaste, avant de décider de se consacrer entièrement à son art.
Depuis sa première exposition personnelle en 2008, Paul Abraham a été récipiendaire de plusieurs bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et expose désormais régulièrement ses œuvres à travers le Canada.